Pessan durant la Grande Guerre

Les morts de Pessan durant la Grande Guerre

                A Pessan, le souvenir des soldats morts durant la Gande Guerre est rappelé en deux endroits, le Monument aux Morts, au centre du village, inauguré le 20 mai 1923, et l’église, où une plaque de marbre surmontée d’un fronton et de deux colonnes, porte les noms des tués écrits en lettres dorées. De part et d’autre de celle-ci, sur deux autres plaques, on peut voir leurs photos - ce qui est peu fréquent.

                Mais la liste est incomplète car il manque sept noms. Le Monument aux Morts avec ses vingt-cinq noms est également incomplet, puisque les noms de Dubon et Jouvain n’y figurent pas (je les ai rajoutés dans le tableau ci-après, en italique).

            Auguste Sempé, mon prédécesseur à la mairie, avait établi dans une brochure intitulée Pessan au XX^e siècle, la liste des tués de la commune avec leur profession, leur date de naissance et de décès. Elle comprenait de nombreuses erreurs, mais elle avait le mérite d'exister et de constituer ainsi  une base de travail.

            Aujourd’hui, grâce en particulier au site Internet du Ministère des Anciens Combattants, certaines erreurs peuvent être  facilement corrigées. Voici donc le tableau que j’ai pu établir d’après divers documents.

Analyse du tableau

            Sur les vingt-sept morts de Pessan, quatorze étaient nés dans la commune, neuf dans le Gers, et quatre dans un autre département. Ils sont tombés dans huit départements différents et même en Belgique. – ce qui donne une idée de l’importance du front. Le plus âgé (de Battisti)  avait 46  ans, le plus jeune 20 (Bouzigues). Six d’entre eux étaient mariés.

            Ils étaient tous dans l’Infanterie, excepté deux artilleurs (Dubon, Salles) et un Chef de Cabinet du Ministre de la Guerre (de Battisti). Onze d’entre eux avaient été  incorporés dans les régiments  gersois : le 88^e Régiment d’infanterie, cantonné à Auch et Mirande, le 288^e Régiment d’Infanterie et le 135^e Régiment d’Infanterie Territorial formés à Mirande.  La plupart d’entre eux étaient des soldats de 2^e  classe, mais il y avait aussi trois caporaux (Bacon, Cartié, Flambeau), deux  sergents (Cazes, Laborde), et un lieutenant-colonel (de Battisti).

            Si beaucoup ont été  « tués à l’ennemi », six sont morts des suites de blessures (Cabiran, Castéran, Fourmigué, Laborde, Sabathier, Saint-Antonin), un  dans un accident de chemin de fer (Salles), deux sont portés disparus (Jouvain, Lasguignes), et quatre sont morts d’une « maladie contractée en service » : de Brux, de Battisti, Dubon, Saint-Martin –  ce qui explique qu’ils soient décédés dans des hôpitaux, loin du front,  respectivement à Mirande, Paris, Toulouse et Ste-Anne d’Auray, dans le Morbihan.  Le malheureux Saint-Martin mourut le jour même de son 41^e anniversaire... Ces maladies expliquent aussi que deux soient décédés en 1919, après la fin du conflit (de Battisti, Dubon).

                                                                                                              Hervé ALVADO